Protéger la Grande Entreprise contre les fonds activistes…

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Les fonds activistes détiennent plus de 115 milliards de dollars d’actifs, soit trois fois plus qu’il y a cinq ans. Cette puissance financière leur permet d’attaquer des entreprises à forte capitalisation,.

« C’est le cas de DuPont qui, malgré une valorisation de 67 milliards de dollars et des résultats solides, se voit imposer des leçons de management par Nelson Peltz. « Les outils qu’on utilisait pour punir les mauvais gestionnaires sont employés pour déstabiliser les bons », regrette Jeffrey Sonnenfeld, un professeur de Yale considéré comme l’un des grands experts du sujet aux Etats-Unis. « Les activistes s’attaquent à ce qu’il y a de mieux aux Etats-Unis. Pepsico et DuPont sont des entreprises parfaitement gérées », abonde Bill George, professeur à Harvard et par ailleurs ancien PDG de Medtronics. » (Source: Les Echos).

L’argument avancé est toujours le même : le groupe, ensemble de métiers plus ou moins liés,  détruit de la valeur et il ne permet pas aux activités à forte croissance de dégager leur plein potentiel… ce raisonnement de rendement réduit l’entreprise à un simple véhicule d’investissement dont les morceaux se démembrent. Il nie radicalement l’essence même de l’entreprise, qui est une communauté d’investisseurs, de producteurs et de dirigeants, unis par un projet commun.

Il est grand temps que les Grandes Entreprises organisent la défense de l’intérêt … de l’entreprise !

Olivier Basso

Quelle gouvernance pour les Grandes Entreprises ?

Les  grandes entreprises mondialisées sont devenues des acteurs politiques majeurs,  mais leur légitimité démocratique demeure incertaine.

Les firmes globales participent activement au façonnement de notre monde, tout en poursuivant l’intérêt de leurs actionnaires.

Leur puissance est désormais considérable et ces « royautés économiques » sont devenues des acteurs de la gouvernance mondiale, aux côtés des Etats. Elles participent pleinement  à la définition des règles du jeu et au traitement des grands problèmes planétaires (climat, santé, eau, commerce…).

Politique Gouvernance Grande Entreprise

Est-il possible de remédier à leur déficit de légitimité citoyenne et de les réinsérer ainsi dans une gouvernance mondiale plus démocratique ?

Comment mettre en oeuvre une gouvernance plus participative pour développer l’agilité organisationnelle, accroitre l’engagement des salariés et renforcer le projet entrepreneurial?

Pour avoir une réponse à ces questions, lisez mon dernier ouvrage,  Politique de la Très Grande Entreprise : leadership et démocratie planétaire ou le communiqué de presse des PUF !

Olivier Basso

La cogestion est-elle inscrite dans la Constitution française ?

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Alfred Grosser interviewé par Libération :

Pourquoi ce besoin de renouveler, en France, le dialogue social ?

Il ne faut pas renouveler le dialogue social, mais tout simplement le créer. Car ce qui fait la particularité de la France dans ce domaine, c’est le refus mutuel de la cogestion.

Pour la majorité des syndicats français, il n’est pas question de «cogérer le capitalisme». En face, les chefs d’entreprise ne veulent surtout pas cogérer avec les représentants syndicaux, les faire participer à la stratégie de l’entreprise.

Mais la cogestion ne va pas de soi avec la culture d’entreprise à la française…

Le préambule de la constitution de 1946 (IVe République), souvent évoquée par le Conseil constitutionnel, indiquait pourtant bien que «tout travailleur participe, par l’intermédiaire de ses délégués, à la détermination collective des conditions de travail ainsi qu’à la gestion des entreprises». La cogestion est bien dans la Constitution française, mais dans les faits elle est aujourd’hui nulle, ou presque.

Il y a bien les comités d’entreprise, mais de quoi s’occupent-ils ?

Certainement pas de la gestion financière de l’entreprise…

Quel rôle faut-il donc donner aux comités d’entreprise?

Il faudrait leur donner la possibilité d’être véritablement associés à cette gestion. C’est-à-dire être mis au courant des finances de l’entreprise, de ses perspectives économiques, du plan de gestion pour l’avenir. Et pas seulement cantonner leur rôle à accepter, ou non, tel plan de licenciement pour que l’entreprise puisse repartir ou voir monter sa côte en bourse. Tout est question de responsabilisation.  »

Responsabiliser, co-créer… il est temps d’inventer de nouveaux dispositifs de gouvernance et accorder une place aux Comités d’entreprise !

Source: interview d’Alfred Grosser, parue dans Libération, le 27 janvier 2015

Olivier Basso

Les communautés d’innovation participative vont-elles détruire les Grandes Entreprises ?

Sac Karkoa techno

Le sac de sport, SmartBag 40, vient de sortir. Est-ce un géant de l’équipement sportif comme Nike ou Adidas qui l’a développé ? Est-il le dernier produit innovant d’une start-up bourrée de talents  qui démontre ainsi la puissance créatrice de ses brevets ?

Que nenni ! L’acteur est multiple : plus de 400 personnes ont participé à la conception de ce sac de sport et ont apporté chacune leur contribution à la création (compartiments, design, choix des couleurs … ).

C’est  la plateforme française d’innovation participative Nov’in qui a permis cette consolidation des talents, qui seront récompensés par une participation aux bénéfices.

Ces plate-formes (à l’image de Quirky…) – si elles parviennent à résoudre leur problème de gouvernance –  sont capables de puiser dans les ressources créatrices de chacun d’entre nous en rémunérant cet apport.

Mon intuition : les chaînes de valeur des secteurs traditionnels, déjà ébranlées par les nouveaux entrants (FinTechs, Airbnb, Uber…), vont devoir  encore évoluer :

Après le sac sportif, et d’autres objets grand public, à quand le tour des produits bancaires, des contrats d’assurance… conçus et co-créés par leurs propres utilisateurs et clients ?

Olivier Basso

Quand les Grands Groupes changent le monde…

Grands Groupes mur d emarques

Entre Etats désargentés et entreprises, la puissance change de camp. De plus en plus souvent, les grands groupes suppléent aux carences étatiques et y trouvent leur compte.

Un vrai changement dans la gouvernance mondiale….

Pour aller plus loin lire  l’article des Echos…qui évoque notre prochain livre : Politique de la Très Grand Entreprise,  à paraître chez PUF !

Après les Etats, les Grandes Entreprises, les ONG… les Ultra-Riches?

Global shapers community

Le récent rapport de l’ONG Oxfam sur la répartition des richesses indique que les 80 terriens les plus riches détiennent ensemble en 2014 quelque 1.900 milliards de dollars (contre 1.300 milliards quatre ans plus tôt).

Au-delà de la mise en évidence des inégalités, le billet de Favilla parue dans les Echos est intéressant car il souligne l’entrée en visibilité d’un nouveau type d’acteurs dans la gouvernance mondiale.

 » Pourtant, c’est sur le plan politique que l’envolée des très gros patrimoines est la plus lourde de conséquences. Ces 1.900 milliards de dollars que concentrent les 80 super-riches sont de l’ordre de grandeur des PIB de la Russie, de l’Italie ou du Canada. De plus, alors que la marge d’action des Etats est limitée, les particuliers peuvent faire ce qu’ils veulent de leurs ressources : en soutenant telle ou telle entreprise, telle ou telle recherche, telle ou telle cause, ils contribuent à façonner nos cadres de vie. »

Cette dernière remarque confère à ces personnes physiques le statut de fait d’acteurs majeurs de la gouvernance mondiale : aux côtés des Etats, des ONG et des Grandes Entreprises.

Dans une perspective démocratique, il semble pertinent de s’interroger sur la légitimité parfois problématique de ces acteurs à exercer le pouvoir, assurément considérable, de définir les  conditions de la vie sur notre planète.

A quand une analyse spécifique et un suivi de l’allocation des ressources effectuées par ces acteurs politiques de premier plan ?

Olivier Basso

L’Oréal : vers l’Entreprise Providence ?

Avec son programme « Share and Care », L’Oréal se mue en « entreprise providence » pour ses 77 400 employés auxquels elle accorde les bénéfices sociaux dont jouissent jusque là les seuls 12 000 salariés français.

Ce programme social à vocation mondiale vise à garantir protection, sécurité et bien être à l’ensemble des collaborateurs du groupe, où qu’ils soient dans le monde d’ici fin 2015 : 14 semaines de congé maternité payées à 100 %, remboursement de 75 % des principaux frais de santé et un capital d’au moins deux années de salaire en cas d’invalidité et de décès.

Cet exemple appelle deux remarques : d’une part le Groupe L’Oréal se crée ainsi un véritable avantage compétitif pour attirer et conserver les talents  en tirant vers le haut concurrents et pays d’accueil de ses filiales ; d’autre part, il s’affirme aussi ici comme une communauté puissante, qui, au-delà de la citoyenneté de ses membres, leur apporte,  protection et sécurité, à l’exemple de l’Etat moderne à la fin du 19ème siècle. Il annonce peut-être ainsi la montée en puissance des citoyens d’entreprise…

Annonce du programme Share and Care

Programme Share and Care

Co-innover ? Les pistes du Service Public « 2.0 »

La lecture récente du dernier rapport de l’Institut de l’Entreprise, intitulé « Service public 2.0″ et écrit par notre amie et collègue Elisabeth Lulin, sonne paradoxalement comme une provocation pour la grande entreprise, dont la souplesse est souvent opposée aux pesanteurs des bureaucraties gouvernementales.

Ce que montre avec précision et finesse l’auteur c’est que certaines grandes villes ont déjà initié un modèle alternatif de gestion, « fondé sur le partage des rôles entre l’usager et l’administration dans la production du service public ». Dans ce cadre d’action, le citoyen n’est plus le simple consommateur du service mais son co-producteur, devenant par la même occasion co-responsable de l’intérêt général» :  l’organisation (administration ou entreprise) est alors davantage conçue comme une « plateforme », qui rend possible les initiatives individuelles et collectives.

street bump

La ville de Boston et son maire Thomas M. Menino – « The Urban Mechanic » – est ici exemplaire : Citizen Connect (actualiser un cadastre numérisé),  StreetBump (signaler de manière géolocalisée les problèmes de voirie les plus courants), Adopt-A-Hydrant (veiller à l’accessibilité  d’une borne incendie précise dans son quartier, notamment en hiver )… sont autant d’exemples fascinants de cette nouvelle forme d’administration participative, qui s’appuie sur les nouvelles technologies numériques, notamment les services portés par les smartphones.

« La ville a par ailleurs lancé un projet de recherche, le Design Action Research for Government, avec une équipe de sociologues et de designers pour tirer les leçons des premières expériences et se donner des lignes directrices à l’avenir en matière d’engagement des citoyens ».

Alors, face à ce mouvement interne de co-création, qu’attend la Grande Entreprise pour initier une semblable dynamique ? 

Olivier Basso

BNP Paribas victime de l’impérialisme juridique américain ?

Une menace d’amende record pèse sur BNP Paribas aux Etats-Unis. Or les opérations incriminées ne se sont pas déroulées sur le sol américain et elles étaient autorisées par le droit des pays concernés et par les Nations unies. Que signifie cette affaire ? Un nouvel épisode de la lutte contre les banques ? Une attaque délibérée contre un groupe français? Nous proposons une autre interprétation. Ordre américain Les différentes autorités publiques américaines (SEC, Department of Justice…) se sont donné les moyens d’arraisonner les grands groupes étrangers qui opèrent dans les eaux internationales. Elles procèdent en deux temps. Pour en savoir plus…lire l’article d’Olivier Basso et Thomas Durand  publié dans Les Echos Et si vous souhaitez découvrir la version longue de l’analyse.