Trois grandes questions pour le leader d’aujourd’hui

Plongé dans un environnement qui se dérobe à sa prise, qu’elle soit intellectuelle ( les grandes modélisations se révèlent caduques) ou organisationnelle (l’entreprise est un noeud de complexité instable), le manager a la charge d’animer le travail collectif  dans un contexte souvent perçu comme producteur d’inquiétude et sans réelle visibilité.

De ce fait, trois grandes questions se posent alors aux managers qui relèvent le défi de l’efficacité de l’action collective.

La première porte sur sa posture intellectuelle de décideur ; la seconde interroge son identité personnelle de dirigeant et la troisième questionne sa capacité à être un dirigeant durable, un manager qui prend soin de lui et ne se détruit pas dans la performance.

1) Première question : « Comment trouver mes repères pour décider et agir, individuellement et en équipe, s’ils ne sont plus donnés par un contexte en mutation continue ? »

La réponse est simple : en partant de soi ! Quelles sont mes fondations ? Mes points d’appui ? Mes marges de progrès ? Il s’agit de mieux se connaître soi-même pour mieux connaître ses propres ressources, parfois encore inutilisées et ses points de vigilance pour accroître sa part de comportements conscient : sur quelles forces puis-je m’appuyer et quelles sont les limitations internes dont je dois prendre soin pour m’ajuster au mieux selon les contextes.

Pour aller plus loin :  choisissez 3 exemples de problèmes managériaux que vous avez gérés avec succès : prenez le temps de les décrire avec précision (contexte, problématique, acteurs impliqués…) et détaillez ce qui a fait le succès de votre intervention. Comment vous-êtes vous comporté? Qu’avez vous apporté? Réitérez cette analyse en choisissant ensuite 3 situations où vous avez mal géré le problème managérial. Même questionnement : qu’avez vous fait/non fait qui a été source de difficultés relationnelles supplémentaire? Quelles sont les dimensions qui vous ont posé problème et que vous n’avez pu correctement gérer ?  Regardez vos mini-cas, y-a-t-il des effets de convergence ?  Pouvez-vous identifier des patterns, des modalités qui vous sont propres?

2) Deuxième question  : « Quel type de leader je souhaite être, au fond de moi-même, au delà de toutes les injonctions que je reçois ? »

C’est la question du projet collectif, professionnel que je porte, de la signature managériale   que je souhaite apposer : j’occupe un poste de manager, il a été tenu avant moi par quelqu’un d’autre et  il le sera ensuite par une autre personne.  Que dira mon équipe à la fin de mon mandat ? Quelle empreinte vais-je laisser ? Quel héritage je souhaite bâtir et transmettre ?

Pour aller plus loinposez vous la question !  C’est quoi mon projet en tant que manager ? Et est-ce que j’en ai un ? Est ce que je me suis déjà posé cette question ? Prenez le temps de descendre dans la question. Et tirez un premier fil conducteur : qu’est ce qui me tient à cœur (mes valeurs, mes sources de joie, d’intensité…) ? Qu’est ce que j’aimerais faire un peu plus exister dans mon périmètre managérial ? Je voudrais apporter plus de passion ? D’équité ? De sérénité? de couleurs… Autant de questions à creuser, en étant concret !

3) Troisième et dernière question :  « Comment je vais prendre soin de moi et de mes équipes pour gérer mon énergie et mes ressorts intérieurs, pour demeurer serein et efficace sous la pression, dans le feu de l’action ? »

Le grand risque du manager en quête d’excellence, voire de perfection, vous le connaissez bien : en recherchant la performance avec passion, en vous  investissant  à fond, vous prenez le risque de vivre dans un stress permanent, d’être en proie à une fatigue chronique, de toucher toujours aux limites de vos forces…

Ce rythme peut conduire à un comportement automatique (toujours plus d’action), où  l’entrain et la joie deviennent rares, et avec de forts « ups and downs » émotionnels.

Il devient alors vraiment  difficile de mettre les autres en mouvement, de les inspirer, de les mobiliser alors que l’on est soi-même continuellement en train de prendre sur soi pour avancer.

Pour aller plus loinQue faire ? Les neuro-sciences nous apportent beaucoup d’éléments et on pourrait y consacrer un séminaire entier ! Je vais partager avec vous deux ressources qui peuvent vous aider : d’une part, une  intervention inspirante de Joël Rosnay sur l’épigénétique et la discipline de vie à respecter pour développer  ses capacités ; et d’autre part, les références d’un petit livre précieux écrit par Anna Le Marchand.

J’espère que cet article vous a été utile. Bon courage dans votre chemin de développement en leadership !

Olivier Basso (directeur scientifique du Certificat Leadership et Management Complexe, Sciences Po Executives – un programme de 12 jours sur 6 mois pour répondre à ces défis managériaux)

 

La première chose que transmet un enseignant ou un leader, c’est la qualité de sa posture

allee-lumineuseJe viens de relire un très bel  article de Bruno Gialini sur l’enseignement, paru en 2013, dans la défunte revue Nouvelles Clés. Il évoque avec passion et précision les manières dont il a pu renouveler sa manière d’exercer son métier de professeur de philosophie en lycée et à l’université.

Il a  transformé ses approches pédagogiques et innové fortement :

  • en prenant notamment en compte le corps et les émotions de ses étudiants, ainsi que que les siennes, en situation, dans le moment donné
  • pour créer une dynamique vivante d’échanges, où ce qui est visé, c’est une certaine qualité de pertinence : par rapport à l’intention de l’enseignant, l’état de réceptivité des élèves, les problèmes du moment, ici et maintenant, dans le groupe…
  • Et ce, en refusant une conception de l’enseignement qui domine encore :  le modèle erroné du transfert entre deux vases, l’un, celui du sachant, empli de connaissances et l’autre, vide, en attente de réception, de l’élève !

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Sa nouvelle posture et ses propositions de changement sont difficiles à accepter car elles remettent en cause notre propre tradition culturelle : nous avons été élevés en grand partie dans cette approche des vases communicants, dont le succès est évalué avec la mesure d’un niveau,  celui du volume d’eau passé dans le récipient initialement pensé comme vide.

Or il est très difficile de désapprendre et de sortir des habitudes et des stratégies de succès passées.

Le premier pas essentiel, c’est que l’enseignant lui-même comprenne qu’il transmet non pas tant un savoir donné que son propre rapport au savoir, la manière dont il vit et éprouve sa connaissance.

Les étudiants, jeunes ou adultes, sont extrêmement sensibles, consciemment ou non,  à la manière dont l’enseignant vit  ce qu’il souhaite transmettre. Et c’est cela qui peut entrer, à un moment donné,  en résonance avec leur propre désir d’apprendre.

La vraie question devient alors : Quelle est la couleur de mon enseignement ? 

Et elle se diffracte en sous-questions : Qu’est ce que je ressens dans cet acte de transmission ? Qu’est ce que je m’efforce de transmettre et avec quel type de présence ?

Le premier indicateur de réussite, c’est alors, non pas le feedback de l’extérieur (les évaluations de toute sorte à venir…), mais avant toute chose  la joie même que j’éprouve dans cet acte de présence vivante et inspirée où je fais passer les messages que je considère comme importants.

Le reste suivra …

Lisez le bel article de Bruno Gialini  ici !

Formation des leaders, éducation des citoyens: l’essentiel déjà là

Etoile soleil - education

Depuis maintenant de très nombreuses années, les débats sur le système éducatif en France laissent chacun d’entre nous dans une prison d’interrogations inextricables et un sentiment de faillite irrémédiable.

Au dessus de la mêlée, un petit film, dense et précis, montre la voie du renouveau.

Il montre ce qui existe déjà, et propose ainsi une source d’inspiration pour tous ceux qui aspirent à créer une autre forme d’éducation.

Sont présentés ici les éléments d’un enseignement de maternelle qui résonne avec force  avec… la formation de nos futurs leaders dans l’entreprise et la société.

Ils sont éduqués pour devenir : 

Créatifs,
Conscients des enjeux sociétaux,
Confiants dans leur capacité à faire bouger les lignes,
Capables de révéler leur plein potentiel,
en s’acCordant avec les autres

pour agir en communauté apprenante, solidaire et vivante.

 

Pour aller plus  loin, venez  à la soirée du 24 juin 2015 et faites connaitre ce film.

Il est temps de donner  voix et place aux réponses du monde nouveau qui est déjà là !

 

Has life deserted the office?

What are we experiencing in the corporate world? Has life deserted the office? Have all people given up all idea of individual and collective development within the company?

I believe that one lever for real change in large organizations is to reactivate life at the core of the working community.

What does it mean? Beyond all, that leaders put a part of their energy in revitalizing the spirit of being together, weaving relationships in order to make happen a collective project that has meaning for all.

I recently asked thirty top executives to describe the key features they would expect from a leader today.

Leader features Unique Labs

The last words are very interesting: the linkage between vision and team alignment is built through inspiration as a means of connecting people together. Under such a leadership, communication has to do with creating warmth and trust. And respect and integrity prevail.

In this world, a different working life is made possible.

As a leader, how do you measure against these few metrics? 

Olivier Basso